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jeudi 7 février 2013
Machiavel et les marchés
Typiquement, je me vois à la fois reprocher de verser dans une vision paranoïaque des marchés et de l’économie — ce à quoi je réponds que je suis souvent bien en-deçà de la réalité et chaque nouveau scandale financier le prouve… Ou au contraire de manquer de cynisme, et même de machiavélisme, car l’argent ne se gagne qu’en se montrant aussi tordu que le marché, me rappelle-t-on régulièrement.
En ce qui concerne les complots, il y a deux aphorismes gravés dans un coin de ma mémoire depuis une trentaine d’années. “N’accordez jamais le moindre crédit à des rumeurs de machinations politiques ou financières… jamais ! Sauf si ces rumeurs sont démenties par les principaux intéressés… ce qui se produit dans 95% des cas”.
Seuls les petits secrets doivent être soigneusement protégés de la curiosité du grand public car les grands complots le sont naturellement par l’incrédulité des foules… à plus forte raison si elles en sont les victimes.
En ce qui concerne le machiavélisme, si nous vous rendions compte au quotidien de toutes les études mensongères destinées à flouer les épargnants… de tous les coups fourrés… de toutes les manipulations sordides des cours qui ne profitent qu’aux initiés… de toutes les manifestations de lâcheté ou d’incompétence des autorités de contrôle, vous auriez du mal à digérer votre petit-déjeuner et vous ressentiriez encore des nausées au moment d’attaquer votre dîner.
Il y a une dizaine d’années, les malversations financières et tromperies délibérées étaient déjà monnaie courante si l’on s’en tient aux titres de la presse après l’éclatement de la bulle des dot.com, mais il n’y avait pas de quoi remplir les “pages roses” (le supplément économie/marchés) des quotidiens généralistes.
Aujourd’hui, manipulations et story telling ont atteint un stade industriel. Nous sommes tout surpris quand soudain les paroles se mettent à coller avec la musique (lorsque les cours se reconnectent au réel) tant les banques centrales — et en particulier la Fed — subvertissent tous les mécanismes économiques et montrent un tel dévouement au profit des banques qui ont causé tant de dégâts avec leur spéculation effrénées sur les dérivés en 2008.
En guise de riposte à ce genre d’évocation désagréable, elles ont encore accru la taille de leurs encours sur pratiquement toutes les catégories de produits à effets de levier (taux, devises, matières premières, CDS, options sur la volatilité…). De plus, les banques se sentent intégralement protégées et soutenues par Ben Bernanke et dans une moindre mesure Mario Draghi, sans oublier l’intense lobbying qu’elles mènent auprès des membres du Congrès US et des plus proches conseillers du président à la Maison Blanche.
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